Les temps difficiles nous conduisent à mettre en cause les régimes politiques (et même la démocratie)... Mais on n'entend peu discuter "le Politique" en soi, comme si son objet était évident. Comme si nous pensions tous qu'il y en avait un entre nous. Or rien n'est moins sûr. Il est même possible qu'avec la puissance grandissante du mondialisme, l'objet "politique" recouvre jour après jour davantage... une entité imaginaire. Se pose alors, pour qui en a l'intuition et la souffrance, le problème de savoir par quel "réel" le remplacer ! Oui: remplacer le politique. Idée qui ne semble folle qu'en l'absence d'un regard averti sur la folie de la société-monde comme "polis". Une perspective non régressive est explorée dans ce livre: celle d'une réciprocité plus immédiate (que n'autorisent plus ni l'Etat ni le Marché), fondée sur l'échange entre domaines de solidarité humaine d'échelle contrôlable sans être soumis à la logique de l'Arnaque. Nous explorons cette idée, couverte par la notion "d'Amivédique", construite à partir du Grec "amoibes", signifiant le réciproque, le mutuel, le cadeau en retour. Il existe de nombreuses expériences en cours dans cette dimension (monnaies locales, économies solidaires, échanges équitables, marchés autonomes, circuits courts, etc.). Nous abordons plutôt ici, en amont, les conditions théoriques et philosophiques d'une constitution de la "réciprocité" en droit humain.