Cet écrit vise à noircir et à épurer la pensée juridique, à problématiser l'approche des droits de l'homme dans une perspective fondée sur la race, le genre et la sexualité. Lorsque le même discours fondamentaliste prêche la haine des personnes de sexe/genre dissidentes et promeut la réduction de l'âge de la responsabilité pénale, l'intersection politique devient théorique. Cette recherche étudie donc l'action du conseil de tutelle dans les affaires traitant de la question de la diversité sexuelle et de genre dans la ville de Juazeiro, située dans la vallée du São Francisco, dans l'arrière-pays de Bahia. L'histoire socio-juridique des enfants et adolescents noirs, indigènes et métis a été marquée par les instituts disciplinaires, les discours hygiénistes et la politique de protection de l'enfance de la dictature militaire, constituant un dispositif de contrôle social sur les corps, en particulier ceux des jeunes Noirs périphériques dans la période qui a suivi l'abolition formelle de l'esclavage. La question que nous posons est la suivante : dans quelle mesure le conseil de tutelle régule-t-il la production du genre et de la sexualité chez les enfants et les adolescents soumis à sa protection totale ?